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lundi 1 juin 2015

Un verger en bordure de la ville de Poissy

Maryse et Michel Douilly sont un couple d'exploitants agricoles. Ils étaient, le 23 mai 2015, à la Fête de la nature de Poissy (Yvelines). Ce fut pour eux l'occasion de vendre leurs produits frais, locaux et de saison. Mais pas que. Ils expliquèrent que leur exploitation était quasi-bio et distante de 4 km du centre-ville de Poissy. Enfin, ils annoncèrent l'existence de leur distributeur automatique de fruits et légumes, utilisable 24h/24 et 7j/7 par les clients. Il n'en fallait pas plus pour aller voir de plus près ce lieu nommé : Les vergers de Poncy. 

 

Michel Douilly, sous une des serres de l'exploitation agricole Les vergers de Poncy, à Poissy (78) - crédit photo Thomas MASSON


On peut se perdre en voulant se rendre aux Vergers de Poncy, sis 61, rue de la Bidonnière - 78300 Poissy. Qu'importe ! On se retrouve alors parmi les champs de blé, verts et blonds. On prend le temps de cueillir des fleurs de prairie rouges, jaunes, mauves, blanches,... On entend l'eau d'une rivière clapoter. On lève les yeux au ciel où des pies et hirondelles, grisées par le soleil, chantent à tue-tête. C'est un joli brin de campagne, malgré la promiscuité de la N13, l'A14 et de l'A13.

"Nos poules elles cavalent ! "


Une fois le chemin retrouvé, Michel Douilly fait les présentations de l'exploitation agricole. On traverse alors une basse-court constituée de poules, oies et pintades. Elles sont à l'air libre, ce qui fait dire à Michel Douilly : "Nos poules elles cavalent ! Elles ne sont pas enfermées dans 20 cm carrés ! Ce n' est pas le tapis roulant qui leur donne à manger ! C'est ma femme et moi-même ! On leur donne du blé, du maïs écrasé ou du pain à manger. Et puis elles grattent le sol aussi, elles peuvent se nourrir toutes seules de vers, limaces, escargots. Elles picorent de tout !"

La basse-court de Michel et Maryse Douilly - crédit photo Thomas MASSON


Les vergers de Poncy, est une petite exploitation de 8,5 hectares (au regard du recensement agricole de 2010, leur terrain est inférieur à la moyenne nationale). Mais cela n'empêche pas la variété de leurs produits.

A perte de vue : des serres aux bâches blanches, sous lesquelles poussent des tomates, piments, courgettes, poivrons ou harricots verts ; à l'air libre, en rangées bien droites, sont cultivées des salades, artichauts, oignons, poireaux, betteraves, fraises et de nombreux autres aliments ; et enfin des cerisiers, pommiers et poiriers, complètent ce paysage agricole.




Vue de l'exploitation Les vergers de Poncy - crédit Thomas MASSON

















 Michel Douilly est là depuis trois générations. "Mon grand-père a commencé en 1930, à peu près. Mon père a ensuite pris la relève. Et moi j'ai repris l'activité il y a 20 ans déjà."

Cet exploitant, épaulé par sa femme, apporte une attention particulière aux produits. "Notre activité est très raisonnée. On n' utilise pas d'engrais. Tout ce qui est sous abris n'est pas traité : pas d'herbicide, pas de fongicide. Parfois il y des salades remplies de pucerons : et bien tant pis, c'est comme ça !"

Une exception est cependant faite pour les poires et les pommes. Elles sont traitées à cause des vers. "Si elles sont véreuses, elles ne se gardent pas. On fait donc quelques traitements à base d'insecticides. On fait attention ! On utilise deux ou trois traitements par an ! En plus ils sont surveillés par un technicien. Il passe et il nous dit : les papillons ont pondus, dans tant de temps le ver va se transformer et rentrer dans le fruit, c'est là où il faudra que tu interviennes."


"On essaie de tout vendre nous-même"


Michel et Maryse Douilly se répartissent les rôles. Lui est essentiellement chargé de l'entretien de l'exploitation. Quant à elle, ses principales tâches sont la vente et la transformations (en confitures, ratatouilles, coulis de tomates, etc.) des produits.

Le distributeur automatique de produits frais, de saison et locaux - crédit photo Thomas MASSON

Les bocaux produits par Maryse Douilly - crédit photo Thomas MASSON

Le couple d'agriculteurs a deux systèmes de vente directe. Sur place, les clients peuvent acheter les produits au point de vente (ouvert les vendredis après-midi et les weekends) ou bien par le biais d'un distributeur d'aliments, acheté l'an dernier pour 10 000 euros environ. "On essaie de tout vendre nous-même. Le distributeur nous permet de vendre quand nous sommes absents. Cet appareil permet aussi aux gens qui partent de bonne heure au travail, ou qui en rentrent tard, de s'arrêter en route et d' acheter nos produits. Pour eux, c'est du vrai dépannage." 

"Pour exercer notre métier, il faut aimer la terre."


Maryse et Michel Douilly essaient de vendre leurs produits un peu moins cher qu'en grande surface. A titre d'exemple, les cerises coûtent 5 euros le kg, un concombre est à 1 euros, les fraises valent 12 euros le kg, les bottes de radis et d'oignons sont à 1,5 euros et une boite de 6 œufs est vendue à 2,30 euros.

Malgré leur implantation depuis près de 100 ans, la restriction d'une utilisation de traitements nocifs, des prix modérés, l'activité de ces exploitants agricoles est difficile. Michel Douilly le confirme avec  amertume : "Pour exercer notre métier, il faut aimer la terre. Ce travail, c'est une contrainte. On dépense du temps, on dépend du climat et puis il faut sortir une paie. Au niveau finance, il nous manque un peu. Nos produits ne sont pas très chers et on a que quatre mains. On ne peut pas en faire plus ! On travaille deux fois 35 heures. Avec cette proportion, notre salaire n'est pas à la hauteur. Ça devrait être nettement mieux." Mais il conclut par ces mots positifs : "Après, on continue car on aime ça. On est né dedans. C' est une passion et on aime le contact avec le client."



Les vergers de Poncy
06 14 47 84 78
06 80 02 32 63

Reportage de Thomas MASSON
@Alter_Egaux

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